Le Parisien , samedi 07 décembre 2002 
Rosny-sous-Bois/

Les parents d'élèves dénoncent « les écoles malades »
Les Marnaudes


ECOLE MATERNELLE LES MARNAUDES. Les sanitaires sont régulièrement bouchés. Les tuyaux sont rouillés, les peintures cloquées. On appelle pourtant cela un « lieu d'aisance ».
 
ECOLE MATERNELLE LES MARNAUDES. Une classe de première année (3 ans). L'été, certaines fenêtres ont du mal à s'ouvrir pour aérer. L'hiver, l'isolation laisse franchement à désirer.

DES MURS MISÉREUX d'où la peinture n'est plus que l'ombre d'elle-même. Des fenêtres gorgées d'humidité qui laissent entrer le vent. Des sanitaires régulièrement bouchés, où les tuyaux rouillent en silence. « Les écoles sont malades » dans le quartier des Marnaudes, à Rosny-sous-Bois, dénonce le site Internet créé au printemps dernier par les parents d'élèves FCPE (fédération de parents d'élèves) du groupe scolaire Mermoz-Painlevé-Les Marnaudes. Pour se faire entendre de la municipalité, chargée de l'entretien des bâtiments des établissements primaires, les parents des trois écoles se rassembleront, ce matin à partir de 9 h 30, devant l'hôtel de ville. « Cela fait plus de deux ans que nous disons que nos écoles sont mal fichues, que nous avons besoin de sous pour une rénovation des locaux en profondeur », s'énerve Eric Béal, le président de la FCPE du groupe scolaire qui compte quelque 600 élèves.

« Les sanitaires sont dans un piteux état » Le père de famille vient d'envoyer une lettre à la Ddass (Direction départementale des affaires sanitaires et sociales) pour l'aviser de la situation. « L'année dernière, l'inspectrice de l'Education nationale affectée dans le secteur m'avait dit qu'elle n'avait jamais vu des écoles aussi dégradées », souligne-t-il. Certes des travaux de peinture ont rajeuni les murs, cet été, à l'école Mermoz, et une cantine self-service rutilante fait la fierté de la mairie. « Mais l'établissement ne dispose, par exemple, toujours que de deux sièges WC. Tous les autres sont à la turque. Et à Painlevé, comme il n'y a aucun siège, beaucoup d'enfants attendent de rentrer à la maison... » Une dame de service de la maternelle des Marnaudes confirme : « A côté de certaines écoles magnifiques de la ville, nous faisons figure de pauvres. La peinture est très abîmée et les sanitaires sont dans un piteux état. Le sol est rouillé, archi rouillé. Nous avons beau laver trois fois par jour, ça ne sert pas à grand-chose. Sans parler des odeurs... »

6 ordinateurs pour 350 bambins Les parents d'élèves dénoncent également le maigre budget de fonctionnement pédagogique accordé à ces écoles d'un quartier défavorisé de la commune. « Nos deux élémentaires rassemblent quelque 350 élèves et ils ne disposent que de 6 ordinateurs, dont 4 en état de marche... Et aucun n'est branché sur Internet ! C'est dérisoire, comparé aux moyens de l'école du centre, pourvue depuis des années d'une vingtaine d'ordinateurs qui ont été changés il y a deux ans. » Claude Pernès, maire UMP de Rosny-sous-Bois, affirme, lui, « n'être avisé d'aucun problème concernant ces écoles ». Dans l'impossibilité de rencontrer les parents ce matin, l'édile assure qu'il se rendra sur place dès qu'il en aura l'occasion et qu'il tentera de « faire le nécessaire ». « Nous dépensons chaque année plusieurs millions pour nos écoles. Nous ne pouvons pas les remettre à neuf tous les ans », plaide également Claude Pernès.
M.B.
Le Parisien , samedi 07 décembre 2002